“Raconte à Maman”

George Eastman (Montgomery Clift), personnage immature à lŒdipe mal résolu, ne sait dire non à aucune des trois femmes de sa vie. Ni à sa mère, pas plus à Alice (Shelley Winters), la petite ouvrière qui attend un enfant de lui, ni à la rayonnante Angela Vickers (Liz Taylor), qui joue pour lui le rôle d’une déesse-mère, d’une étoile magnétique, symbole du milieu social où il rêve d’entrer, qui le promène dans la décapotable qu’elle conduit trop vite et lui murmure des “Pauvre George” et des “Raconte tes misères à Maman“.

“Pauvre George”

“Pauvre George“, dit aussi la petite ouvrière (mot qu’il rapportera lors de son procès), avant d’être victime d’une noyade que George n’a fait que fantasmer. Au bout du compte, il ne l’a pas tué, pas techniquement. Il s’est contenté de ne pas venir à son secours. Ce dernier “ne pas” résume toute sa destinée. Pauvre George, en effet, qui finira, victime de son indécision maladive, de sa complaisance à laisser les gens et les évènements décider à sa place. Et quand sa mère, juste avant l’exécution, lui dit “Si tu es coupable, je le suis aussi”, elle n’a peut-être pas tout à fait tort. N’est-ce pas au berceau que se fabriquent les vélléitaires ?

Une Place au Soleil a été tourné en 1951 par George Stevens. La musique est de Franz Waxman. En voici deux versions.

Le film entier en douze parties chez Youtube

La déclaration

“Aren’t you happy with me?” /  “You’ll be my pick-up” / “Tell mama…Tell mama all”